Petites notes sur des lectures hétéroclites, certaines postées ici ou là (par exemple sur Amazon...) "Making monsters"
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"Contre l'oubli"
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"La vie sur terre"
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"Pourquoi j'ai toujours raison"
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"Monsieur Henri," de Pierre CharrasEn 1950, vers la fin de sa trop courte vie, Henri Calet avait écrit « Monsieur Paul ». Presque un demi-siècle plus tard, Pierre Charras lui rend un émouvant hommage avec ce « Monsieur Henri, » (virgule comprise) qui obtiendra accessoirement le prix des deux Magots. Un roman drôle, tendre, bouleversant, s’étonnant du monde, mêlant d’étranges histoires d’amour, autour notamment du personnage d’Éva, cette femme mystérieuse qui symbolise le lien entre les deux auteurs. De magnifiques formules, dans lesquelles on pourra ici et là se reconnaître. « J’ai toujours éprouvé pour moi-même une réelle méfiance qui constitue, je crois bien, le seul héritage que m’aient laissé mes parents. » Un auteur à (re) découvrir, ne serait-ce que pour se réconcilier un moment… ( 09/05/18 ) |
"Le syndrome des faux souvenirs" d'Elizabeth LoftusUn livre peut-être un peu confus, mais salutaire.
A lire d’urgence, en étant prévenu qu’il vaut mieux ne pas le faire le soir, si l’on veut s’endormir en paix. Nous parle essentiellement d’une monstrueuse dérive américaine, à partir de problèmes graves et réels, mais on ne peut pas ne pas faire le rapprochement avec les équivalents victimaires idéologiques et politiques qui atteignent la France. Oui, les systèmes régressifs sont stupides et dangereux, comme dit par ailleurs. On rêvait d’un autre avenir pour la belle notion de résilience… On peut un peu s’étonner que l’auteur, ayant montré ce qu’elle a montré, se veuille « modérée ». Et quand elle fait part de ses réticences envers Richard Ofshe, elle donne plutôt envie de le lire. Un livre néanmoins courageux. ( 23/03/18 ) |
"Bureaucratic insanity" de Sean Joseph KerriganPour éviter que le massacre à l’école ne devienne un fait culturel coutumier, les écoliers de Philadelphie ne doivent pas venir en classe avec une arme, même factice (comme en France une attaque avec des armes en plastique est considérée comme attaque à main armée). On peut comprendre la logique de la chose : l’agressé n’est pas forcément en état de différencier. C’est ainsi qu’en 2013 une jeune fille eut de sévères ennuis pour avoir transporté un vague pliage en papier que lui avait fait son grand-père. Tout est là : il peut y avoir à l’origine un vrai problème à régler, mais sans un minimum de jugement, sans un minimum d’attention à la situation particulière réelle, toute réglementation dégénère au mieux en délire kafkaïen, au pire en véritable enfer. Sans compter les cas où la dite réglementation est stupide dès l’origine. ( 09/03/18 ) |
"Philosophie de l'imp t" de Philippe Nemoô Le vol invisible ( 01/03/18 ) |
"Des chaussures pleines de vodka chaude" de Zahktar PrilepineVodka chaude et viande de chien ( 25/02/18 ) |
"C'était mieux avant" de Michel SerresUn expert de plus ! ( 27/09/17 ) |
"La grande vie" de Jean-Pierre MartinetLa grande vie, ainsi intitulée par dérision, mais pas seulement, est une histoire courte, grandiose et dérangeante. On y retrouve, comme chez Albert Cossery, cette idée insoupçonnée de ceux du haut de l’échelle, que la vraie vie existe à tous les étages. Contre les imbéciles qui estiment que dans une gare, à côté d’hommes qui ont réussi, on rencontre des gens qui ne sont rien, une petite histoire décapante pour nous rappeler que grandeur et médiocrité ne sont pas incompatibles. Petit livre de chair, de sang, de désespoir, de puissance amère. Un petit texte, qu’il serait dommage de n’avoir pas lu, et qui permet de plus de découvrir ce grand auteur éphémère que fut Jean-Pierre Martinet … ( 20/09/17 ) |
" Sommes-nous tous des malades mentaux ? " d'Allen FrancesLa limite problématique du normal ( 24/01/17 ) |
" Le royaume " d'Emmanuel Carrère« Mes petits enfants, aimez-vous les uns les autres », nous conseille l'auteur p. 597 (je jure que je suis arrivé jusque là). Eh bien non, je n’aime pas du tout M. Carrère (je sais bien qu’il s’en remettra…) tel qu’il se dévoile à travers cette logorrhée égocentrique, dégoulinante, profondément malhonnête. Il y a ici et là de jolies trouvailles littéraires, il arrive que ce soit drôle, parfois volontairement, parfois sans doute non. Par exemple, p. 305 : « On est presque surpris que l’affaire Jésus, si obscure qu’elle ait pu être, échappe à la vigilance de Josèphe… ». Mais oui, justement, la vigilance de Josèphe. On est donc presque étonné. Enfin, pour tout athée qui désire garder placidité, on peut toujours relire les fondamentaux, Prosper Alfaric (Jésus a-t-il existé ?), Bertrand Russell (Pourquoi je ne suis pas chrétien)., ce ne sont pas les bonnes lectures qui manquent... ( 24/01/17 ) |
"The (honest) truth about dishonesty" de Dan ArielyUn livre très divertissant, avec lequel on passe un bon moment. Si le lecteur y met un peu du sien, il peut même y trouver des pistes intéressantes autour d’une question judicieuse : pourquoi ce sont les autres qui sont des tricheurs, et rarement moi ?
Maintenant, provenant d’un professeur d’Université, même en prenant acte qu’il s’agit d’un livre de vulgarisation, on peut être surpris de la légèreté intellectuelle de la démarche. Pour s’en tenir au deux aspects les plus étonnants : ( 26/08/14 ) |
" Catch me if you can " de Franck Abagnale
Ou comment donner allure sympathique au mépris profond qu’on a des gens. Et surtout comment en faire un « best seller ». ( 25/03/14 ) |